Les émotions font parties intégrantes de notre vie. Ils se réveillent différemment en fonction des événements qui se produisent dans notre quotidien ; stress, colère, inquiétude, joie, stupéfaction… chaque émotion et chaque sentiment présente ses propres caractéristiques et nous enrobe comme dans une couette d’hiver. Nous sommes souvent absorbés par nos émotions et sommes incapables de les contrôler même si parfois nous tentons de leur résister. Pourtant, il existe un moyen de vivre pleinement nos sentiments dans l’instant qui se présente, et nous allons tenter de voir comment dans cet article.
Le prix du gain
Les émotions nous guident vers une voie sans issue lorsque nous sommes guidés par eux ou par notre intellect. L’atteinte du plaisir est l’un des moments qui nous procurent le plus de sensation(s). Lorsqu’on regarde quelque chose ou que l’on éprouve un sentiment positif, nous aimons songer à ce sentiment, nous attarder longuement sur lui pour en profiter un maximum et de manière la plus durable. Nous avons besoin de cela, et nous souhaitons qu’il se répète, encore et encore. Que l’on soit très ambitieux ou un petit peu, nous en retirons indéniablement un plaisir. Si nous sommes en quête d’argent, de pouvoir, ou encore d’une situation particulière, au nom d’une idée ou d’un rêve, nous en retirons aussi un plaisir. Mais nous sommes alors dépourvu d’amour, nous nous désintéressons de notre attachement affectif, de notre amour pour les autres, l’environnement, tout ce qui est vivant. Nous répandons alors tristesse et solitude, à l’intérieur comme à l’extérieur de nous. Nos sentiments, nos émotions et notre supposée bonté n’ont rien à voir avec la véritable compassion et l’amour. Ces sentiments et ces émotions nous conduisent certes au plaisirs, répétés ou non, mais nous mènent parfois à la souffrance et à la douleur. Le véritable amour lui, ne connaît ni douleur ni souffrance, c’est il n’est ni le fruit du désir ni celui du plaisir.
Observer un sentiment
Lorsqu’il nous arrive d’observer un sentiment, il cesse alors de se manifester. Il est important de comprendre comment nous observons un sentiment. Prenons l’exemple du sentiment de jalousie. Si vous considérez ce sentiment de manière concentrée, vous savez tous ce qu’est être jaloux. Vous arrivez à ressentir votre propre opinion de la jalousie, n’est-ce pas ? Mais lorsque vous vous concentrer sur ce sentiment, vous devenez observateur de la jalousie, qui est un phénomène distinct de vous. Vous essayez d’expliquer pourquoi on est jaloux, puis vous essayez de modifier et de vous approprier sa définition. Votre jalousie est fondée. Vous êtes donc l’entité distincte qui observe le sentiment. La jalousie peut disparaître momentanément mais elle revient, et si elle revient alors vous ne voyez pas véritablement qu’elle fait partie de vous-même. Ce que nous essayons de dire est que, à partir du moment où vous nommez un sentiment et où vous l’étiquetez, vous placez inconsciemment une distance entre lui et vous, vous le distinguer comme une entité séparée définie par des mots, des idées, une chaîne d’à-priori qui vous est intellectuellement personnel. Si vous ne aucun sentiment, et il est vrai que cela relève d’une grande concentration, vous vous apercevrez que l’observateur disparaît et le centre à partir duquel vous jugez. Vous n’êtes au final pas différent de ce sentiment. Ce « vous » qui ressent n’est plus.
S’abandonner au sentiment pour mieux le comprendre
Nous ne demeurons jamais face un sentiment de manière pure, simple et lucide. Comme vu précédemment, nous l’enveloppons toujours d’une couverture d’idées préconçues. Ces idées déforment la réalité, la pensée qui tourbillonne autour de lui le précipite dans un brouillard complet. Il se cache sous le désir ou sous une peur et nous le considérons loin de nous, à l’extérieur. Nous ne restons jamais seul face à la haine ou encore face à la beauté. Quand surgit le sentiment de la colère ou de la haine, nous nous disons que c’est mal et qu’il faut lutter et vaincre la haine et toutes ces agitations mentales…
Essayez de ne pas résister. Ouvrez-vous entièrement à la présence du sentiment de haine, de jalousie, ou encore d’envie. Faites face au « venin » de l’ambition, c’est le lot de votre quotidien, même si vous souhaitez vivre votre vie en compagnie d’autres sentiments. Essayez de rester au contact d’un sentiment sans le nommer et voyez ce qui arrive. Explorez en toutes les facettes, soutenez le face à face. Vous allez trouver cela très ardu, car votre esprit va refuser de laisser cette situation se produire ; il va essayer de l’associer à des souvenirs, à des peurs ou des désirs profonds, ou encore même des interdits. Avez-vous déjà essayer d’observer une fleur ? de vous émerveiller devant son admirable beauté, sans dire : « Qu’elle est belle ! » et sans mouvement de l’esprit ? Êtes-vous capable de vivre le véritable sentiment qui est caché sous les mots et les idées, au lieu de vivre le sentiment fabriqué par vos propres conceptions ? Si vous en êtes capables, alors vivez-le de la sorte. Vivez vos sentiments et ressentez pleinement les émotions qui s’éveillent. Vous découvrirez quelque chose d’extraordinaire, un mouvement de l’esprit que vous ne connaissiez pas, et au-delà de la mesure du temps, un printemps qui ne connait jamais d’été.