Le désir est par essence ambigu, car désirer c’est manquer de quelque chose. Cela engendre par conséquence souffrance et frustration lorsque ce que nous désirons est hors d’atteinte ou interdit. Le désir devient alors source de peur et d’angoisse.
Paradoxalement, le désir c’est la vie, il conditionne notre motivation, nous pousse à l’action, et nous donne la force d’ aller de l’avant pour exister pleinement.
Sans le désir qui agit tel un moteur dans nos vies, plus rien n’aurait de saveur, nous n’aurions plus d’objectifs à atteindre, plus de rêves à réaliser, plus de goût à rien.
Alors comment gérer ses désirs pour pleinement épanouis ? Comment se libérer de la souffrance et de la frustration pour vivre heureux ?
Regarder ses désirs en face
Parfois, lorsque nous ressentons un désir que nous jugeons « mauvais » ou coupable, nous avons tendance à vouloir l’oublier ou à le nier, or il est très néfaste de refouler un désir car sa force et sa ténacité vont persévérer en nous, il peut même aller jusqu’à se traduire à travers des maladies et un sentiment général de tristesse, car le désir c’est la vie et le tuer revient à nous tuer nous mêmes. Mais si nous savons regarder notre désir et le comprendre nous laissons tout simplement une chance à quelque chose de très beau d’éclore.
Plutôt que de museler, de malmener nos désirs, regardons les tout simplement en face, sans jugement de valeurs, abandonnons nous aux plaisirs qu’ils nous procurent dans l’instant: la contemplation de la beauté, le bien-être, le plaisir…. mais gardons nous d’en être dépendants, défendons nous qu’ils nous aliènent et d’en vouloir à tout prix la réitération, car c’est là que le désir se met à devenir source de peur et d’angoisse.
S’abandonner à ses désirs
Il est normal, même vital de désirer, de vouloir, mais l’insatisfaction permanente engendre la douleur, aussi ne nous interdisons pas de ressentir le désir, laissons le vivre car c’est nous, par là même, que nous laissons vivre, offrons nous le bonheur de contempler tout simplement l’objet de notre désir car nous y avons droit, mais n’oublions pas de nous abstraire de notre pensée qui nous chuchote « il te le faut » car c’est par la pensée que commence notre torture.
Lâchons prise sur nous mêmes et autorisons nous tout simplement, en cet instant précis, à l’instar des enfants, à éprouver du désir sans aller au-delà, sans rechercher à tout prix la satisfaction de notre désir, apprenons tout simplement à nous abandonner au plaisir de sa contemplation , c’est à dire à « mourir aux petites choses de la vie ».
Dépasser ses désirs pour vivre des relations harmonieuses
Lorsque vous rencontrez quelqu’un, apprenez à le regarder et à l’apprécier tel qu’il est, dans son essence et sans jugement de valeur, avec un regard accueillant, délesté de toute expectative et de toute revendication.
Souvent, lorsque nous sommes dans une relation amoureuse ou même amicale, nos attitudes, nos gestes, nos paroles, sont conditionnés par un désir induit par nos attentes de l’autre, et par la peur que l’autre ne nous apporte pas satisfaction.
On espère de l’autre le plaisir sexuel, ou la richesse matérielle, ou encore la restauration de soi, et par ailleurs, on craint que l’autre ne réussisse pas à accomplir le miracle que l’on attend, ou pire encore, qu’il nous détruise ou nous porte atteinte.
Une relation ainsi vécue sous l’emprise du désir et de la peur ne pourra jamais nous apporter le bonheur, au contraire, elle ira fatalement à sa dégradation et à sa perte !
Au contraire, efforçons nous de vivre tout simplement l’instant présent, dépassons notre ego et accordons toute notre attention uniquement à notre partenaire, écartant ainsi de la relation les attentes, les exigences ainsi que les volontés inspirées par notre désir.
Si l’on parvient à être pleinement présent à notre interlocuteur, avec une attention bienveillante et accueillante, l’amour n’exige plus rien et n’attend plus rien, on peut enfin aimer librement, et pleinement épanouis.